Alors que l’on assiste au triomphe de l’économie que l’on présente comme la fin du politique, l’avènement de cette société que certain présente comme parfaite, les fractures sociales se font de plus en plus jour et s’agrandissent au fil des années.
Cette mode de l’économie qui se propage partout sur la planète tend à nier l’intérêt général, mettant même en cause les solidarités naturelles et par la même la cohésion nationale.
Face à ce constat, face à la colère de la rue, et face aux fins de mois de plus en plus difficiles, les puissants du moment semblent avoir trouver la solution : tous nous ressortent la participation. Nous, défenseurs du politique, c'est-à-dire de l’ordre des choses et de la cité, sommes pour la liberté d’entreprendre et le libre-échange comme source de création des richesses, afin améliorer le niveau de vie. Cela ne veut pas dire, loin s’en faut que nous sommes partisans de l’argent roi et du libéralisme. Pour nous, la justice sociale doit être une préoccupation de tous les instants.
Nous reconnaissons la nécessité d’une association entre le capital et le travail, cette conception nous conduit donc à défendre l’idée d’intéressement et de participation. L’objectif de ces deux grandes idées étant la transformation radicale des relations sociales. Intéressement et participation constituent la clé de voûte d’un véritable programme social Français donnant corps à une idée généreuse, base de notre idéal politique.
En instaurant le principe de participation, il s’agit aussi de faire un véritable choix politique : celui de permettre une véritable transformation sociale de la société française. Dans l’esprit de nos concitoyens, il s’agit d’une réalité financière -l’intéressement aux résultats de l’entreprise- une sorte de prime à la productivité, un partage des fruits de l’expansion.
Mais, pour nous la participation, est autre chose qu’un simple salaire différé, capitalisé, motivation matérielle, nous y voyons le fondement d’une économie contractuelle capable d’assurer l’épanouissement des individus.
En 2005, alors que tout le monde –ou presque- parle de participation, nous voulons relancer l’idée de la participation, modèle social hérité des idées de Napoléon III pour en faire le socle d’un nouveau pacte social. Aujourd’hui encore, une économie compétitive ne peut pas se construire contre les hommes, contre la civilisation.
Qu'en serait-il aujourd'hui, si comme le Général de Gaulle l'avait prévu, le noyau dur des entreprises était constitué par des fonds de Participation, c'est à dire par des capitaux appartenant aux salariés de l'entreprise ? Il est difficile d’imaginer les actionnaires-salariés d'une entreprise se délocalisant ou se dégraissant afin d'améliorer la rentabilité de leur société ?
"La participation métamorphose la condition de l'ouvrier, elle fait de lui un associé au lieu d'un salarié… Indirectement, elle a une grande vertu pour accroître la puissance productive de la société. En un mot le système de participation mérité d'être compté parmi les améliorations sociales qu'il importe de mettre en honneur." Michel Chevalier 1867
Favoriser le dialogue social et améliorer la considération des salariés au sein de l'entreprise constitue un progrès nécessaire mais non suffisant. Pour aller plus loin, France Bonapartiste estime que l'heure est venue de poursuivre l'action en faveur de la participation pensée et entamée sous l'impulsion de Napoléon III et continuée par le général de Gaulle.
La participation bonapartiste se décompose en trois volets totalement indissociables:
1. La participation aux résultats qui est un système collectif de revenu non salarial lié aux bénéfices.
2. La participation au capital qui est l'accès des travailleurs à la propriété des moyens de production, c'est à dire au capital social de l'entreprise.
3. La participation aux responsabilités.
LA DOUBLE AMBITION POURSUIVIE PAR LA PARTICIPATION
Il est aujourd'hui souhaitable de relancer la politique de participation pour des raisons sociales et économiques.
Au cœur de la démarche : des motivations sociales
La dimension sociale de la politique de la participation est centrale, elle part d'un principe selon lequel les actionnaires et les salariés doivent se partager le pouvoir d'entreprendre et le fruit des richesses produites. Une telle démarche présente plusieurs avantages. Tout d'abord, le fait d'associer les salariés aux résultats de l'entreprise permet à ces derniers de mieux comprendre les aléas du marché dans un contexte de concurrence mondiale accrue.
Les salariés participant aux résultats de leur entreprise, voire détenteurs de ses actions, sont naturellement plus impliqués dans la stratégie et les résultats de leur société. Leur intérêt rejoint celui de leur entreprise, ce qui produit un effet d'émulation et une motivation nouvelle et est susceptible d'avoir des effets bénéfiques sur l'efficacité économique de l'entreprise.
Surtout, cette démarche constitue une façon de reconnaître que les efforts du personnel restent indispensables au succès de leur entreprise. Une récompense adéquate de ces efforts n'est que justice. Ainsi l'extension des mécanismes de la participation à un maximum de salariés pourrait s'avérer un puissant vecteur de cohésion sociale dans notre pays.
Des impératifs économiques essentiels
Il est certain qu'un fort développement de la participation au capital permettrait de renforcer les fonds propres des entreprises françaises. Un deuxième avantage consisterait dans une plus grande stabilité de l'actionnariat de nos entreprises.
Dans un contexte de libéralisation des marchés financiers et de multiplication des opérations de fusion, l'impératif de stabilisation de l'actionnariat est devenu crucial. Les actionnaires salariés apparaissent en général moins volatils que les petits porteurs et savent faire preuve d'une certaine maturité financière lorsque cela est nécessaire, en formant par exemple un véritable pôle de résistance contre des opérations publiques d'achat étrangères inamicales. L'internationalisation du capital de nos entreprises comporte des conséquences néfastes pour notre économie.
A l'heure actuelle, les investisseurs non résidents sont en majorité des fonds d'investissement ou des fonds de pension qui se caractérisent par une exigence de rentabilité très élevée pour les capitaux investis. Les entreprises françaises se retrouvent donc placées dans une situation inconfortable. Un accroissement significatif de l'actionnariat salarié pourrait compenser les effets déstabilisants de cette internationalisation des entreprises.
Par ailleurs, l'essor des mécanismes d'actionnariat salarié pourrait permettre de soutenir davantage les entreprises naissantes. En distribuant des actions à ses salariés, une entreprise naissante peut ainsi attirer un personnel de qualité sensible aux perspectives de plus-values ultérieures.
Enfin, d'une manière générale, l'extension de la participation pourrait fournir l'occasion d'expérimenter de nouvelles formes de management dans l'entreprise, de rénover l'organisation du pouvoir en son sein ainsi que ses modalités de financement.
QUATRE PROPOSITIONS POUR UNE NOUVELLE PARTICIPATION
France Bonapartiste entend axé son combat pour une nouvelle participation autour de quatre idées principales.
Ces idées partent des constatations suivantes:
La participation ne peut être seulement financière.
L'épargne salariale doit avoir un sens individuel mais aussi collectif pour l'entreprise.
La participation doit être plus largement diffusée et ne pas rester cantonnée à quelques cadres ou à quelques entreprises.
Pour répondre à ces constatations, les bonapartistes proposent:
1. D'encourager la participation dans les entreprises de moins de 50 salariés. Cet encouragement doit passer par la création d'une incitation fiscale qui proposerait par exemple aux entreprises de fixer la provision pour investissement à 100% sur une durée définie.
2. De favoriser l'actionnariat salarié en créant un mécanisme obligeant les sociétés qui augmentent leur capital à offrir minimum 5% de cette augmentation aux salariés avec une remise de 50% sur le prix de l'action.
3. D'étendre à tous les salariés l'attribution des options d'achats d'actions ( stock option ). A chaque institution de stock options, mettre en place l'obligation d'en attribuer à chaque salariés travaillant en France. Cette attribution devant être au moins égale à 10% du salaire brut annuel.
4. De rendre obligatoire la participation aux conseils d'administration des salariés actionnaires. Par exemple l'on pourrait fixer 5% du capital le pourcentage d'actionnariat salarié rendant obligatoire la présence au conseil d'1 actionnaire salarié.
Face à l'hostilité de la gauche et de la droite, qui n'acceptent pour la première que la cogestion dans le secteur public et pour la seconde la participation financière pour la substituer à la politique salariale, les bonapartistes entendent donc placer la participation au cœur de son projet pour la France.