Le rite tridentin : 47 prêtres nés après Vatican II expriment leurs inquiétudes > voir tous les articles
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Rome: Benoît XVI prépare un "Motu proprio" pour libérer la messe tridentine
Le 18 octobre 2006, 35 prêtres français nés après Vatican II ont envoyé une lettre à leurs évêques, au Président de la Conférence des Evêques de France et au Nonce apostolique à Paris pour affirmer leur attachement au rite de Paul VI. Ils expriment leur besoin d’être encouragés par le pape "à s’insérer dans le monde tel qu’il est pour y porter le témoignage d’une vie authentiquement chrétienne" plutôt que d’être replongés "dans une vie liturgique d’un autre âge". (Depuis le 18 octobre, 12 autres prêtres ont signé la lettre.)
A nos évêques, au Président de la Conférence des Evêques de France et au Nonce apostolique à Paris
Par un article du jeudi 12 octobre (p.24) le quotidien La Croix fait part de l’imminence de la publication par notre pape Benoît XVI d’un motu proprio rendant accessible à tous le rite tridentin de la célébration eucharistique. Une réaction de Mgr Le Gall le lendemain, dans ce même journal confirme cette information et les questions qu’elle pourrait soulever.
A côté des commentaires et d’autres réactions que nous espérons nombreuses notamment de la part de nos confrères aînés, qui nous ont formés et avec qui aujourd’hui nous collaborons, nous, prêtres nés après le Concile Vatican II, voulons apporter notre contribution particulière.
1. Nous affirmons notre attachement au rituel de Paul VI. Depuis notre baptême, il nous accompagne dans notre progression de foi et sert notre quête de Dieu. Nous ne cessons pas d’en mesurer les richesses tant sur le plan spirituel que sur le plan apostolique et missionnaire, en particulier en direction des jeunes générations.
2. Nous nous sommes engagés dans le ministère presbytéral il y a encore peu de temps (moins de 15 ans). A l’aise avec l’esprit de notre temps, nous avons choisi d’être des témoins d’Evangile en tant que prêtres et nous avons reconnu dans la vie de l’Eglise un équilibre entre la fidélité au Christ et l’actualité du monde. Prendre le risque de rompre cet équilibre par la décision symbolique de proposer un retour à un ancien rite est de nature à nous déstabiliser et à menacer l’unité du groupe de jeunes prêtres aux sensibilités déjà bien diverses.
3. Un discours à jet continu depuis quelques années parle des « abus » ou des « excès » de la liturgie née du Concile Vatican II, sans jamais vraiment préciser lesquels. Certes, nous avons connaissance des hésitations dans la mise en œuvre de la réforme liturgique, de certains errements, mais cela nous semble de l’histoire ancienne. Quoi qu’il en soit, cela ne peut pas être un axe de gouvernement de notre Eglise.
4. Aujourd'hui, les difficultés à rendre accessible à nos contemporains le message chrétien ne manquent pas. Nous ressentons comme un besoin plus urgent de recevoir de notre pape Benoît XVI des signes d’encouragement à nous insérer dans le monde tel qu’il est pour y porter le témoignage d’une vie authentiquement chrétienne, plutôt qu’à nous replonger dans une vie liturgique d’un autre âge.
Des prêtres nés depuis Vatican II.
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Les 34 signataires de cette lettre viennent des diocèses suivants : Angers, Angoulême, Annecy, Arras, Bayonne, Belford-Montbelieard, Besançon, Bordeaux, Cambrai, Grenoble, Lyon, Mende, Metz, Montpellier, Nancy, Nanterre, Saint-Denis, Strasbourg et Troyes.
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D'autres prêtres nés après Vatican II et qui voudraient être signataires de cette lettre peuvent contacter le père Arnaud Alibert : arnaud.alibert@hotmail.fr
http://www.theologia.fr/article/index.jsp?docId=2284554&rubId=16602