En l’espace d’une semaine, Harare, est parvenu à trois reprises à prendre des décisions écologiquement nuisibles : Tout commence le 8 novembre par le choix des autorités Zimbabwéennes de capturer une quinzaine d’éléphants afin qu’ils servent de monture pour les safaris touristiques.
Dès cette annonce, des autorisations ont été émises par les Parcs nationaux du Zimbabwe permettant la capture de ces animaux dans la plus grande réserve de faune sauvage du pays : Le Parc national Hwange. Dans ce pays, où aucune loi spéciale ne régit les méthodes utilisées pour le dressage des éléphant, et où les dresseurs n'accordent aucune attention aux besoins physiques, comportementaux, psychologiques et sociaux de ces créatures notre inquiétude peut être grande.
Ainsi, le Fonds International pour la Protection des Animaux (IFAW) a annoncé qu'il condamne la capture de ces pachydermes. Et son directeur en Afrique du Sud : Jason Bell-Leask s’est empressé de déclarer qu’il «est honteux et scandaleux que le Zimbabwe autorise la capture d'éléphants sauvages et les soumette à une vie en captivité. Le fait que les animaux soient ravis à leurs troupeaux dans le parc Hwange, qui est l'une des réserves de faune sauvage les plus réputées au monde, défie l'imagination».
Quelques jours, après cette décision, le Zimbabwe envoie une délégation à Tshwane (Capitale de l’Afrique du Sud) afin de promouvoir l’utilisation de l’amiante. Les deux mines de Shabanie et Mashaba fournissant annuellement 40 millions de dollars de revenus au gouvernement zimbabwéen qui est aux abois. Même si l’amiante est un secteur clef de l’économie de ce pays, cinquième producteur mondial, on ne peut marginaliser le fait que des milliers de personnes succombent au cancer de la plèvre et/ou des poumons à cause de l’extraction de ce minerai dans des mines à ciel ouvert. De plus cette amiante n’est que très marginalement utilisée pour des « productions à risques limités » telles que celles d’embrayage ou de frein pour les véhicules industriels, mais est destinée majoritairement à la fabrication des toits des baraques où vivent les Sud-africains les plus démunis.
Pour couronner cet état de fait, le 13 novembre, un cargo à quitter le port de Tianjin en Chine afin d’affréter 22 000 tonnes d’engrais chimiques au Zimbabwe dans le cadre du premier projet d'aide en matière agricole entre la Chine et l'Afrique. Harare, rappelons le, permettant en contre partie de cette aide l’exploitation de certaines de ces ressources minières par des compagnies chinoises. Or, la situation est écologiquement préoccupante lorsqu’on sait que depuis l’expropriation des fermiers blancs, les terres sont gérées de façon chaotique. Ce pays qui participait, il y a encore quelques années, en tant que fournisseur de denrées au Programme Alimentaire Mondial (PAM) en est désormais bénéficiaire. Les nouveaux agriculteurs ne savent, ainsi, pas comment utiliser ces engrais chimiques, et n’ont par ailleurs pas les instruments et protections nécessaires pour une telle diffusion. Le même constat que celui des années précédentes risque de se reproduire mais cette fois-ci de façon exponentielle : Contamination des terres, des aliments et des employés agricoles suite à une diffusion non appropriée.